Alors que les vacances parlementaires touchent à la fin en République démocratique du Congo, Habari RDC a organisé à Mbujimayi samedi 14 septembre 2024, une conférence-débat avec les jeunes. Thème du jour : « Vacances parlementaires : quel impact sur les attentes des citoyens ? » La rencontre a eu lieu dans la salle New Star, en présence d’une trentaine de jeunes issus de différentes couches de la population locale.
En présence du ministre de la Justice et porte-parole du gouvernement provincial du Kasaï-Oriental, cet échange a été dirigé par maître Hilaire Ntendayi, avocat et député provincial élu de Mbujimayi. Maître Hilaire est également président de la Commission politique, administrative et juridique (PAJ) à l’Assemblée provinciale du Kasaï-Oriental.
Un mois sans interruption !
Hilaire Ntendayi a expliqué en long et en large l’importance des vacances parlementaires pour tout député. Il a surtout insisté sur le fait que le règlement intérieur de l’Assemblée stipule que pendant les vacances parlementaires, le député a l’obligation de résider dans sa circonscription électorale pendant au moins un mois sans interruption. Cette exigence vise à permettre au député de rester aux côtés de sa base électorale, pour écouter ses désidératas, rendre compte du travail abattu au cours de la session précédente et préparer son rapport de vacances parlementaires à présenter à la session suivante.
Dans son propre cas, l’élu de Mbujimayi, Hilaire Ntendayi, a bel et bien respecté cette obligation réglementaire. Pour lui, les vacances parlementaires sont une expérience très enrichissante pour un député, car c’est là qu’il puise de la matière à défendre à la session suivante. Il a révélé à l’assistance les différentes rencontres qu’il a eues au cours des vacances parlementaires. Parmi les doléances qu’il a récoltées, figurent entre autres les difficultés de la Snel à donner l’électricité à la population ; plusieurs agents et fonctionnaires sans bureaux au bâtiment administratif de la province, les ouvriers journaliers de Safrimex qui ne touchent chacun que 7500 francs par jour, les problèmes structurels à la Direction générale des recettes du Kasaï-Oriental (DGRKOR)…
Questions et préoccupations des participants
A l’étape des questions-réponses, les participants ont vivement déploré le fait que plusieurs députés, surtout nationaux, n’ont pas passé leurs vacances parlementaires au Kasaï-Oriental. Et les rares qui étaient venus n’ont pas respecté l’exigence de résider un mois sans interruption dans leurs circonscriptions électorales.
Intervenant en deuxième lieu sur le volet attentes et recommandations des participants, le coordonnateur local de Habari RDC, Jean-Hubert Bondo, a appelé les élus de la province à travailler de commun accord avec le gouvernement provincial pour résoudre les questions vitales de la population. C’est notamment la question de la crise alimentaire devenue chronique au Kasaï-Oriental et qui est l’un des principaux facteurs de l’exode des Kasaïens vers d’autres provinces. Jean-Hubert Bondo a également suggéré la tenue d’une conférence sur le développement du Kasaï pour mettre sur la table tous les problèmes qui plombent le développement de la province, en vue de trouver des solutions durables. A son initiative, une série de recommandations a été faite par les participants et sera présentée sous forme de mémo tant au bureau de l’Assemblée provinciale et qu’au gouvernement provincial.
Prenant la parole à son tour, le ministre de la Justice et porte-parole du gouvernement provincial, maître Pascal Hernaince Ilunga, a annoncé que le gouvernement va désormais se plier à l’exercice de redevabilité pour rendre compte de ses actions à la population à travers les médias. Raison pour laquelle, a-t-il dit, les états généraux de la communication seront organisés au préalable à Mbujimayi en vue de définir « le cadre de travail dans ce secteur ».
En un mot, cette rencontre organisée par Habari à Mbujimayi a été une réelle satisfaction pour les jeunes qui y ont participé. Ils ont eu l’occasion de discuter directement avec un représentant de l’Assemblée provinciale, mais aussi un membre du gouvernement provincial.
La rédaction