Flambée des prix du maïs à Mbujimayi. Il faut débourser entre 5000 et 6000 francs congolais pour une mesure appelée « méca », dans des marchés comme Bakwa Dianga et Congo. Une cherté intenable pour les Mbujimayens lambda. Le Kasaï ne mérite pas ça.
A y regarder de près, cette situation est due à de simples spéculations de la part des commerçants véreux. La preuve, cette hausse de prix intervient juste après les ruptures de stocks de maïs de Kaniama Kasese. Cela suppose que les vendeurs ont acheté ce maïs, l’ont gardé en réserve et ont attendu qu’il y ait rareté pour le revendre plus cher. C’est ce qui se passe en ce moment.
Pas assez de mobilisation pour la saison agricole A
Au vu de la crise alimentaire et de la cherté du maïs à Mbujimayi, on s’attendait à ce que les autorités fassent pression sur la population pour intensifier les travaux agricoles. Le gouvernement lui-même devant donner l’exemple. Mais on n’a pas vu grand chose. Le lancement de la saison agricole A a été fait à l’ordinaire. Avec ça, difficile de s’attendre à un miracle agricole. C’est déjà une saison manquée.
A Mbujimayi, certains pensent que c’est Kaniama Kasese qui doit nourrir le Kasaï. Les gens croisent les bras et attendent que la farine vienne du chef de l’État et de Kaniama Kasese. C’est la preuve qu’ils n’ont encore rien compris… Pourtant, le Kasaï a assez de terres arables pour cultiver et manger à sa faim. Mais il manque un leadershp dans ce domaine.
Manger ce que vous avez cultivé
Quand on connait le très faible pouvoir d’achat de la population et que la mesure de maïs coûte 6000 francs congolais (2$) à Mbujimayi, les autorités auraient dû anticiper la crise, peser de tout leur poids et même prendre des sanctions pour que les gens cultivent suffisamment… Tant qu’on ne prendra pas l’agriculture au sérieux au Kasaï, on parlera toujours de malnutrition, famine et exode vers Lubumbashi où Kinshasa.
Ce qu’il faut c’est une campagne agricole d’envergure. Décréter l’agriculture obligatiore ou priorité des priorités. Exiger que les institutions publiques, les églises, les entreprises, etc., aient chacune une ferme. Lancer une forte sensibilisation sur les médias… Mais on n’a rien vu de tel. À la fin, ce sera la même chose : la crise alimenatire.
Pourquoi la crise alimentaire ? Parce qu’il y a peu d’investissements dans le secteur de l’agriculture et donc peu de production. On répète les mêmes erreurs chaque année.