Samedi 16 décembre 2023, Habari RDC a organisé une conférence-débat sur le thème : « Comment soutenir les femmes candidates aux élections ? » Cette conférence a eu lieu dans la salle New Star à Mbujimayi, en présence d’une trentaine de femmes de Mbujimayi.
Parmi les participantes, il y avait au total 14 femmes candidates. Les unes à la députation nationale, d’autres aux provinciales et aux municipales. C’est madame Thérèse Mitendu de l’ONG Codesci qui a présenté le premier exposé sur le thème : « Comment soutenir les femmes candidates aux élections. » Dans son intervention, elle a rappelé l’importance du vote en faveur de la femme. Pour Thérèse Mitendu, il n’y a personne qui peut mieux comprendre et défendre les problèmes de la femme que la femme elle-même.
« Les hommes, même s’ils nous aident, ne peuvent jamais ressentir de la même manière la souffrance et les désirs de la femme. Il n’y a que la femme qui sait ce qu’elle endure comme problèmes et difficultés. C’est donc elle qui peut mieux défendre sa propre cause », a déclaré Thérèse Mitendu. Et d’ajouter : « Nous devons soutenir les femmes à accéder aux instances de prise de décisions à travers les élections. »
Thérèse Mitendu a donné quelques conditions clés pour une campagne électorale réussie. C’est notamment :
- Avoir longtemps et bien préparé sa candidature ;
- Avoir une vision et un programme à faire valoir ;
- Avoir constitué un minimum de moyens nécessaires pour sa campagne électorale ;
- Être entourée de bons conseillers ;
- Battre campagne beaucoup plus sur le terrain, mais aussi sur les médias et les réseaux sociaux ;
- Aller à la rencontre des électeurs ;
Ne pas se décourager !
Au cours de cette rencontre, toutes les femmes candidates ont exprimé la principale difficulté à laquelle elle étaient confrontées pendant la campagne électorale, à savoir : le manque d’argent pour se déployer efficacement sur le terrain. Certaines avaient l’air déjà totalement découragées et même désarmées.
« Nous n’avons pas les moyens financiers dont disposent les hommes pour la campagne électorale. Nous ne pouvons pas payer les agents de publicité, ni les émissions à la radio, parce que ça demande de l’argent. Nos partis politiques ne nous ont pas donné des moyens. Nous n’avons pas d’argent ! », se plaignait l’une des femmes candidates dans la salle.
Prenant la parole, le coordonnateur local de Habari RDC, Jean-Hubert Bondo, a parlé des « Stratégies électorales d’une bonne candidate ». A moins de trois jours des élections, il n’y a pas d’autre solution pour les femmes candidates que de jeter toutes leurs forces dans la bataille, a dit Jean Hubert Bondo. Il a exprimé sa déception face à l’absence quasi-totale de la voix de la femme dans la campagne électorale à Mbujimayi et au Kasaï-Oriental. « Depuis le début de cette campagne électorale jusqu’à ce jour, la voix des femmes candidates est totalement inaudibles à Mbujimayi. On n’entend que les candidats hommes et la plupart des affiches de campagne sont masculines », a déploré Jean-Hubert Bondo.
Pour le coordonnateur local de Habari, quand se lance dans un combat électoral, il faut être préparés avec des plans A,B et C. De sorte que si le plan A ne marche pas, vous puissiez vous rabattre sur le plan B ou C, a expliqué Jean Hubert Bondo. En d’autres termes, même sans moyens et à moins de trois jours de la fin de la campagne électorale, les femmes candidates devaient mouiller le maillot en descendant avec détermination sur le terrain pour se faire connaître auprès des électeurs. Monsieur Bondo a lancé ce défi aux femmes candidates : « Allez dans les églises, dans les marchés, contactez des personnalités qui peuvent vous parrainer, sollicitez des temps d’antenne sur les radios locales, vulgarisez vos numéros de candidatures… Faites-vous élire le 20 décembre ! Et Habari RDC est disposé à parler de vous gratuitement ! »
Au cours de cette sensibilisation, il a été demandé aux femmes candidates de battre campagne sur place dans cette conférence comme si c’était devant leurs électeurs. Les candidates à la députation nationale et provinciale, Henriette Kankolongo et Muaphosha Muenyi, l’ont fait avec brio, prouvant ainsi que ce n’est pas la verve oratoire qui manque à la femme.
Espérons que toutes ces femmes candidates seront élues.